« Si vous recherchez Paris sur Google, des images de la Tour Eiffel apparaîtront. … Si vous recherchez Moose Factory sur Google, vous verrez l’église Saint-Thomas. C’est une icône. À une époque où l’on démolit les statues et les monuments, cette communauté a choisi de maintenir ce bâtiment, cette église historique, en raison de ce qu’elle représente. C’est en souvenir de notre héritage, de notre passé, des bonnes et des mauvaises choses et des choses que nous disons ne jamais, jamais oublier » (Norm Wesley, président émérite du comité de restauration de St. Thomas ; ancien chef de la Première nation Moose Cree).
Moose Factory est la plus ancienne colonie européenne permanente de l’Ontario et l’un des plus anciens sites continus d’échanges et de mariages entre autochtones et européens au Canada. Mais à la fin des années 1800, les résidents avaient encre peu de liens étroits avec l’Ontario et le Canada. Leur patrie était le plus ancien centre commercial « outre-mer » de la Compagnie de la Baie d’Hudson (CBH), c’est-à-dire, la plus ancienne compagnie commerciale en activité de façon continue dans le monde. Jusqu’en 1880, Moose Factory était davantage relié à Londres et à Stromness qu’à Toronto et à Montréal. La plupart des employés de la HBC étaient originaires des Orcades et d’Écosse plutôt que du Canada. Ils considéraient Moose Factory comme faisant partie du lointain « Nor’ Wast », mais il est devenu le foyer de ceux qui se sont mariés avec des cries. D’un autre point de vue, ces déclarations ne font qu’effleurer le patrimoine de cette île, ancien lieu de rassemblement estival au sein de la grande patrie des Môsonîwililiwak. Pourtant, les perspectives du « peuple de la Rivière Moose » sont également diverses et fluides, façonnées par de nombreuses sources et de nombreux courants, à l’instar du peuple lui-même et de sa rivière. C’est à cet endroit que se dresse la Vieille St-Thomas. Construite par les artisans de la CBH avec l’aide des Cries entre 1856 et 1864, son héritage de réciprocité et d’intermariage a des racines plus profondes que la Loi sur les Indiens. Déconsacrée en 2006, elle est actuellement en cours de restauration.